Le jeu, bien plus qu'un loisir
Les enfants jouent naturellement, dès leur plus jeune âge. D’abord par mimétisme, puis pour interagir avec les personnes qui les entourent. Les Nations-Unies ont d’ailleurs reconnu le jeu comme un droit fondamental des enfants.
Cependant le jeu ne se limite pas à l’enfance. Depuis quelques années, il revient en force dans le quotidien des adultes, en particulier dans le milieu professionnel au travers d’activités telles que les team-building, les ice-breakers ou encore les serious games.
Le jeu n’est plus cantonné uniquement au rang de loisir. Aujourd’hui, il constitue un véritable levier pour l’apprentissage, la gestion des émotions et même la santé.
Le jeu comme outil pédagogique efficace
Le jeu peut être vu comme une méthode d’apprentissage à la fois ludique et engageante. De nombreux enseignants l’intègrent dans leurs cours pour susciter l’intérêt des élèves :
- jeux de rôle en français,
- jeux de carte en mathématique
- espace game pédagogiques…
Mais l’utilisation du jeu ne se limite pas aux salles de classe. Comme vu précédemment, il est aussi employé dans de nombreux contextes pour sensibiliser les adultes :
- certaines CPAM ont conçu des escape-games à destination des jeunes adultes pour améliorer leur connaissance du système d’assurance maladie,
- des communautés de communes ont mis en place des serious game afin de sensibiliser les habitants à la gestion des déchets,
- à une époque, l’armée utilisait même des jeux stratégiques tels que les échecs pour développer les compétences techniques des militaires !
Alors pourquoi le jeu favorise-t-il l’apprentissage ?
Il mobilise plusieurs fonctions en simultané : la logique, le langage, la mémoire et la créativité. Or, les études montrent que l’engagement actif et l’interactivité améliorent l’assimilation des connaissances. De plus, le jeu contribue à réduire la peur de l’échec et de dédramatiser les erreurs potentielles : ce n’est pas grave de se tromper, avec le jeu on peut recommencer à l’infini et, in fine, apprendre de ses erreurs. Si on joue, c’est avant tout pour s’amuser. Ainsi, le jeu crée un environnement d’apprentissage récréatif et motivant.
Focus sur... les serious games !
Littéralement « jeu sérieux » en français, les serious games ont été inventés pour rendre l’apprentissage plus ludique, grâce aux jeux. Le terme a été employé dès les années 70 dans le livre de Clark Abt « Serious games », où l’auteur explore les possibilités offertes par le jeu comme outil éducatif. Il s’inspire entre autres de son expérience en développement de jeux de guerre informatiques destinés à la formation militaire.
Aujourd’hui, les serious games sont un excellent moyen de :
- sensibiliser à des questions de société (écologie, santé, incusion) ,
- inciter à pratiquer une activité physique via les exergames,
- réduire l’anxiété et la douleur des patients.
Le jeu comme outil thérapeutique reconnu
Au même titre que le jeu favorise l’apprentissage, le jeu est un aussi un levier du bien-être mental et physique.
Réduction du stress et de l’anxiété
Les jeux, en particulier les jeux immersifs et collaboratifs, aident à réduire le stress et les risques dépressifs. En agissant sur le détournement de l’attention et en redirigeant cette dernière sur le jeu, on permet au patient de se défaire de la source de son angoisse.
Une étude parue dans « Child Psychiatry and Human Development » l’a démontré : les jeux d’aventures offrent des opportunités d’apprentissage qui aident à renforcer la résilience chez les enfants, contribuant ainsi à prévenir les problèmes de santé mentale.
L’éducation thérapeutique par le jeu
Avec le développement des maladies chroniques ces dernières décennies, de nombreux jeux ont vu le jour afin d’aider les patients à mieux comprendre et gérer leur pathologie :
- Gluciboat : un serious game qui permet d’éduquer et aider les patients diabétiques de type 2 afin de prévenir les complications aigües ou chroniques
- PARTAG’IC, un jeu de l’oie permettant d’améliorer le quotidien des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque et de diminuer les risques de réhospitalisations
- Poumon gagnant, jeu interactif pour les patients atteints de BPCO afin de renforcer leurs connaissances de la maladie et de les inciter à la bonne observance de leur traitement
La réalité virtuelle, un jeu immersif pour atténuer la douleur
Les années 2000 marquent le début de nombreuses recherches sur la gestion de la douleur par la réalité virtuelle. En immergeant le patient dans un univers interactif, la réalité virtuelle réduit la perception de la douleur et améliore l’expérience des soins.
De plus en plus de centres hospitaliers et cliniques adoptent progressivement ces techniques immersives pour soulager les patients lors de procédures médicales douloureuses, aussi bien pour les enfants que pour les adultes.
Le jeu, bien au-delà du simple divertissement
Qu’il s’agisse d’apprendre, de sensibiliser ou encore de soulager la douleur, le jeu constitue aujourd’hui un outil efficace en éducation comme en santé. Et appliqué à la réalité virtuelle, l’impact du jeu s’en retrouve amplifié.
